Dans cette édition, je m’interroge sur ce besoin presque instinctif de tout anticiper. La vie semble pourtant avoir un goût particulier pour les détours. Alors, pourquoi cette lutte acharnée pour tenir ce qui, souvent, nous échappe ?
Il m’arrive souvent de tout baliser. D’imaginer les étapes, les conséquences, les plans A, B, parfois même C. Comme si, en ayant tout prévu, je pouvais empêcher la faille. La déviation. L’interruption. Comme si le contrôle pouvait conjurer l’inattendu.
Mais l’imprévu s’infiltre partout. Il ne se programme pas. Il se glisse dans un coup de téléphone, un courrier reçu, une fatigue imprévue, une intuition soudaine. Il arrive sans prévenir, et soudain, ce que l’on avait si bien aligné devient flou, fragile, incertain.
...